Texte : Non il ne faut pas mettre le filtre sur un film Daylight, sauf à vouloir un film avec une sacrée dominante orangée ! La position soleil ne vaut que pour les films équilibrés pour la lumière artificielle, comme l'étaient 95% des films à l'époque du Super 8. Le problème est ailleurs : la plupart des caméras sont conçues pour fonctionner avec des films de 40 Asa. Comme dans la majorité des cas l'obturateur est fixe, la durée d'exposition à 18 images/seconde est voisine de 1/40e de seconde, voir même 1/30e avec les caméras XL. Avec de telles valeurs de durée d'exposition, un film de 25 Asa s'expose à f/16 par beau temps, voir même f/22 "à la neige" car l'environnement blanc allume littéralement la scène (voir astuce plus loin). Il en ressort qu'il est déjà limite dans ces conditions d'utiliser une simple 100 D, car au lieu d'un diaphragme de f/16, il faudrait monter vers f/32, et au lieu de f/22, ce serait f/45. Pour une 200D c'est encore un diaphragme plus petit ! Cela pose deux problèmes, le premier c'est la diffraction. Sur des focales aussi petites que nous utilisons en Super8, un diaphragme de f/32 est une tête d'épingle. Les rayons lumineux qui en ressortent sont "en vrac" à la manière d'un sprinkler. Le deuxième c'est que bien peu de caméras proposent des diaphragmes aussi fermés. Au delà du flou général lié à la diffraction, la plupart des caméras "ordinaires" ne peuvent pas exposer correctement un film aussi rapide en extérieur lumineux. De plus il y a un problème, le film fait 200 Asa, cette sensibilité n'est pas dans la norme des encoches en Super-8. La majorité des caméras exposent ce film en fait à 160 Asa, ce qui apporte [I] de facto[/I] une surexposition d'1/3 de diaphragme. Evidemment si l'on dispose d'un obturateur variable, ça va être le moment de s'en servir. Sur ma Canon 1014 AE, il m'arrive régulièrement d'utiliser des Tri-X en extérieur, mais je réduis la durée d'exposition à 1/172e de seconde, ce qui a pour effet de permettre l'utilisation de diaphragmes plus raisonnables. Sur les caméras qui ne sont pas dotées d'un obturateur variable, c'est la majorité, j'ai recours à un filtre polarisant, qui outre son effet polarisant bouffe 2 diaphragmes. Attention cependant à contrôler soigneusement son orientation avant chaque prise de vue car la lentille frontale des objectifs tourne lorsqu'on fait la mise au point (en général). Pour cette raison on peut préférer un filtre ND4. Enfin, une astuce mnémotechnique qu'on utilisait du temps où les caméras n'avaient pas de posemètre, j'ai commencé comme ça ! C'est la règle du f/16 par beau temps. On pose le principe : Vitesse = sensibilité Iso, et ensuite on a des repères de base : Soleil brillant sur neige ou sable : f/22 Beau temps : f/16 Presque pas d'ombres au sol : f/11 Ciel couvert : f/8 Ciel pluvieux : f/5,6 ... On voit que ce "truc" fonctionne très bien autant en photo qu'en cinéma, sauf qu'en cinéma on a beaucoup moins de marge de manœuvre en terme de durée d'exposition. Avec une 50 Asa Daylight sur une caméra qui expose au 1/43e (Canon par exemple) la règle est respectée. Evidemment si on augmente la sensibilité d'un IL, il faut fermer le diaphragme d'une valeur. N'en voulons pas trop à cette Wittner 200, il faut l'utiliser pour ce qu'elle est. En photo 200 Asa est une sensibilité moyenne, en cinéma c'est réellement un film rapide !
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