Texte : Ce n est pas l offre qui conditionne un marché, c est l élasticité de la demande. Nous avons besoin d acteurs qui tiennent leur rôle et surtout pas d une multiplicité d acteurs, ce serait totalement contre-productif. Bien sûr on préférerait tous avoir du choix de surface sensible, principalement en Inversible Couleur parce qu en Noir & Blanc il y a aujourd hui plus de choix qu il n y en a jamais eu du temps du Super 8 comme produit de masse. Mais il faut voir l ensemble de la chaîne et pas juste un bout isolément. Aujourd hui on a une excellente pellicule couleur inversible. Supposons qu un fabricant, je ne parle pas d un “simple“ conditionneur s y intéresse. Quel est le marché réel ? Sur quelle durée ? Est-ce que le fait de proposer un produit de plus va ouvrir le marché ou plus probablement le répartir ? Aujourd hui Kodak est certainement rentable sur cette activité Ektachrome, mais plus en taux qu en volume. Si demain un second acteur se lance, il faudra soit qu il propose un produit encore meilleur, soit qu il propose un produit comparable mais moins cher. Dans ce cas aucun des deux ne restera rentable.... Si il y a quelque chose à faire, ce n est certainement pas en créant une concurrence inutile à Kodak que l on va aider, mais au contraire en encourageant Kodak à se diversifier un peu. Maintenant qu ils ont re-créé une Ekta 100D très réussie, sans doute faut-il les inciter à la proposer en Double-8, en Double-Super 8 et dans les deux longueurs usuelles de 7,50 et 30,50 mètres. Là ce n est qu une variété de conditionnement. Peut-être aussi inciter Kodak à vendre du 8 S en 122 mètres à des conditionneurs qui pourraient alors tenter des cartouches Singe 8 par exemple. Enfin, étudier une Ektachrome 40 A serait également une piste intéressante : compatible avec 100% des caméras, sous réserve de parvenir à un grain encore plus fin que la 100D... Mais même là, cela va très dur à jauger de l opportunité de le faire. Si on m offre une 40 T je vais évidemment en acheter, mais cela va baisser aussi mon utilisation de 100D. Si on me donne de la 100D en DS8, c est autant de 100D en Super-8 que je consommerai pas. Les gens de Kodak ne sont pas de doux rêveurs, et ils ont soigneusement restreint la gamme pour ne pas surcharger l offre face à la demande. Comment chiffrer l appétence du marché ? Observez que l apparition d une Ekta 100D d excellente qualité à fait que notre ami Tak a baissé les bras et ne propose plus rien en concurrence ! Passons au problème du développement. Développer 15 mètres de film de 8 mm de large c est autrement plus compliqué qu 1,50 m de 35 mm de large. Qui plus est en photo on se contrefiche qu une vue soit plus ou moins bien exposée que la suivante, on le rattrape au tirage. En cinéma la moindre irrégularité de traitement, la moindre saleté dans les bains et c est le drame. Les gros labos n ont plus de raisons d être, les grosses machines capables d absorber des centaines de cartouches par jour sont à l arrêt depuis longtemps. Même Dwayne s a réinvesti dans des unités plus petites plus souples et rentables avec des productions en moindre volume. De fait notre vrai problème est plutôt de ce côté là. En E6 il reste Andec en Allemagne, RetroLab en Espagne, S8 Reversal Lab en Hollande et c est à peu près tout pour ceux qui sont capables d absorber de façon professionnelle des volumes moyens. Après on tombe dans un Artisanat qui peu parfaitement s avérer très bon mais pour combien de temps ? Attention à ne pas ouvrir un marché sans croissance car c est la mort de tout le monde !!!
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