Stéphane Marti copie de la page originale du site BRAQUAGE
est né à Alger.
Étudiant à l’UFR d’Arts Plastiques de Paris 1 au début des années 1970 où il suit les enseignements de Dominique Noguez (principal théoricien du cinéma expérimental), de Michel Journiac (initiateur de l'Art Corporel) et d'André Almuro (compositeur de musique électro-charnelle), il devient très vite une des figures incontournables du cinéma corporel, tendance expérimentale et baroque.
Longtemps impliqué dans le Collectif Jeune Cinéma première structure française de promotion du cinéma expérimental/différent (fondée par Marcel Mazé en 1971), enseignant en cinéma et d'ailleurs instigateur des célèbres Brigades SMarti, Stéphane Marti poursuit ses recherches sur le corps et le Super-8, médium qu’il défend et pratique toujours et plus que jamais.
Dans son cinéma, le plaisir pur et sans fausse pudeur d'une sensorialité de la vision, la beauté lumineuse des corps, des textures, des vibrations chromatiques, de l'espace urbain, de la nature. Ce plaisir de la vision retranscrit, transfiguré, enchanté, qu’on pourrait appeler sidération. Car le cinéma de Stéphane Marti incorpore aussi sa théorie amoureuse de l'acte de filmer, pour lui qui dit «saisir les relations désirantes». C'est son corps qui est mis dans la bataille, au moment où il filme, sa caméra Super-8 au poing, réceptacle et acteur tourbillonnant à la fois, démiurge d'un petit théâtre du monde. Et ce sont les figures entrelacées du désir qui se donnent à voir. Le regard, l'aimantation, la perte mais aussi de manière active : happer, filmer, dévorer et ce répertoire de gestes mis en scène : la fulgurance, la durée langoureuse et sidérée, l’évanouissement, l'attente, l'esquive, le balbutiement, l'entrecoupement, presque une intermittence d’exister pour les sujets qu’il filme.
Ainsi, c'est comme si chaque film était la répétition infinie avec des variables formelles et stylistiques sans cesse renouvelées (il faudrait parler de ses différentes conceptions du montage au fur et à mesure de l’évolution de son œuvre, et sa manière de prélever dans le réel des fragments filmés qui s’est totalement renouvelée entre les années 70 et aujourd’hui) d'un même immense rituel de capture amoureuse. La morsure amoureuse du vampire préside aux destinées des personnages de son chef-d’œuvre hommage à Nosferatu, Mira corpora (2004).
Diasparagmos (1980) est le nom d’un de ses films plus anciens, nom d’abord d’un des rituels dionysiaques antiques de dévoration, et c’est aussi par un tel épisode que se clôt Le Banquet des chacals (2008). Nous pensons ainsi à la longue séquence en noir et blanc où il filme Elie El Adem et sa danse sensible montée en parallèle avec la rayonnante puissance de la mer méditerranéenne filmée en couleur, le corps d’El Adem laissé tout à sa gloire et à sa vulnérabilité, avant que ne surgisse mise en abîme la dévoration cruelle du temps sur les corps et les êtres, qui est aussi celle de l'acte de filmer.
Il y aurait une fascinante étude à produire sur les multiples techniques que Marti emploie, sur son travail d’orfèvre, d’artisan cinématographe qui cisèle le monde, par ses jeux de miroirs, refilmages sur la peau, calques, projection dans la projection, qui sont toutes encore figurations du désir. Il convoque ainsi par les gestes qu’invente un cinéaste expérimental, dont l’œuvre prolifique semble comme filée autour d’une obsession, cette obsession tissée aussi de mélancolie, et comme l’impossible retour d’un objet perdu, une voie originale dans le cinéma expérimental, ne dédaignant ni la narration, ni la figuration, ni les actants, ni la somptuosité plastique.
De même, le cinéma de Stéphane Marti qu’on pourrait dire lieu d’épanouissement de désirs homosexuels, sans porter de discours articulé de revendications, s’affirme simplement dans la fierté assumée et crâne de corps fragiles et glorieux, de désirs vibrants et de tendresses tranquilles.
Aliocha Imhoff & Kantuta QuirĂłs
Filmographie
Tous les films de Stéphane Marti sont distribués par LE PEUPLE QUI MANQUE
et de nombreux films ou extraits sont visibles sur Youtube
DVD
> Les Trois Offrandes
(comprenant Les MĂ©taphores d'Alex + Le Rituel de Fontainebleau + Le Veau d'or),
> Cinexpérimentaux #7
(documentaire sur Stéphane Marti de Frédérique Devaux & Michel Amarger, inclus Mira Corpora)
> La Cité des neuf portes
(Édition numérotée et signée à 100 exemplaires)
sont disponibles chez Re:Voir VidÉo www.re-voir.com
> Jardin privé est disponible sur Cinéma différent Volume 1 édité par LOWAVE www.lowave.com
> Les Brigades SMarti Super-8 Song Volume 1
(dvd promotionel édité par le CJC & L'UFR d'Arts Plastiques et Sciences de l'Art de Paris 1) www.filmsensuper8.com
BIBLIOGAPHIE
> Le loukhoum et les crocodiles par Dominique Noguez, Bref n° 86, Janvier-avril 2009
> Les morsures du désir par Aliocha Imhoff et kantuta Quiros, Le peuple qui manque, juin 2008
> Entretien avec CĂ©dric Lepine, Les Brigades SMarti : Super 8 song, livret dvd, juillet 2007
> Entretien avec Franck Senaud sur le site Préfigurations, 2007
> Entretien avec Cécile Giraud sur le site Objectif Cinéma, 2005
> Trente ans de Stéphane Marti par Jérôme Oliveira, Blog de Pink TV, 2005
> À propos de Mira Corpora par Gilles Touzeau, Tête de l’Art #23, Paris, 2005
> Mira Corpora de Stéphane Marti par Raphaël Bassan, Bref #63, Paris, 2004
> Plein fard par Élodie Imbeau, Exploding #8, Paris, 2002
> Stéphane Marti et les trois offrandes par Gilles Touzeau, Tête de l’Art #10, Paris, 2001
> Les Trois offrandes par Raphaël Bassan, Bref #51, Paris, 2002
> Les Cités corporelles de Stéphane Marti par Raphaël Bassan, Catalogue Jeune, dure et pure ! Une histoire du cinéma d'avant-garde et expérimental en France, Paris, 2001
> Beauty in Chaos Bd biographique par Rodolphe Cobetto-Caravanes, Plus jamais malade en caravane , Paris, 2000
> Abécédaire de Stéphane Marti (entretien) par Rodolphe Cobetto-Caravanes, Petit Monde Caravanes #30 & 31, Paris, 1999
> Les Arts parallèles par Marie Marvier, Paris Le Magazine, Paris, 1986
> Brochure du cinéma du musée, texte de Dominique Noguez, Centre National Georges Pompidou, Paris, 1983
> Querelle(s) d’Hyères par Michel Cyprien, Gai pied Hebdo #66, Paris, 1983
> Le Retour au corps par Dominique Noguez, Cinémaction 1, Paris, 1978
> Entretien avec Stéphane Marti par Thérèse Giraud & Gérard Courant, Le Regard d’Orion, Paris, 1978
> Stéphane Marti par Élisabeth Ayala, Libération, Paris, 1977
> La Cité des neuf portes par Thérèse Giraud, Cahiers du cinéma #283, Paris, 1977
> Une Ă©cole du corps ? par Dominique Noguez, Politique Hebdo #287, Paris, 1977
> Le Cinéma différent par Gérard Courant, Cinéma 77 #228, Paris, 1977
TEXTES DE STÉPHANE MARTI
> Corps Super-8, catalogue Jeune, Dure et Pure ! Une histoire du cinéma d'avant-garde et expérimental en France, texte visible sur le site de la Cinémathèque française, Paris, 2001
> Le Super-8, un médium d’excellence, Le Technicien du film #519, Paris, 2002
> Art corporel et cinéma expérimental, une tentative de correspondance, Vertigo #14, Paris, 1998
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